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Pour qu’on ne déteste plus le travail

Editorial La Presse

 

Malgré les trous d’air et une situation économique et financière qui laisse à désirer, le relèvement social a été placé au centre de l’action gouvernementale. Ainsi, après avoir procédé au relèvement des seuils de remboursement et de prise en charge par la Cnam des plafonds des soins, l’augmentation des prêts par les Caisses sociales aux affiliés, voilà que, sur instructions du Chef de l’Etat, on s’attaque au dossier du travail précaire. En effet, l’interdiction des contrats de sous-traitance dans le secteur public a été suivie d’une recommandation de révision des dispositions sur la sous-traitance contenues dans le Code du travail dans le secteur privé également, car il s’agit «d’une forme de traite des êtres humains et d’exploitation des pauvres et des nécessiteux», comme l’a souligné le Président de la République. En effet, mettre fin aux contrats à durée limitée vise à garantir au salarié un système légal lui permettant de percevoir un salaire équitable, de se sentir rassuré et stable et de bénéficier de la couverture sociale. L’objectif est que chacun n’éprouve point ce sentiment d’injustice et que les chances de réussite soient égales pour tous. Car le travail, c’est le respect, c’est la dignité. Et sans les attributs de cette dignité, point de citoyenneté, point d’espoir. En effet, si le travail ne permet pas de se mettre à l’abri de la précarité, il se transforme en mode d’esclavage moderne dont il est impossible de se libérer. De ce fait, il est grand temps de bannir toutes les pratiques inhumaines et éhontées pour un pays comme la Tunisie, car des textes de loi obsolètes et incompatibles avec les valeurs humaines et sociales sont utilisés par des employeurs prédateurs pour amasser des fortunes sur le dos des employés corvéables à merci et démunis de leurs droits légitimes. Ce qui impacte le monde du travail négativement et qui explique pourquoi on a toujours l’impression que ceux qui travaillent dans de telles conditions détestent le travail au lieu de l’aimer. Débarrasser le travail des contrats de la servitude, c’est offrir à l’entreprise des employés dévoués, aux travailleurs une raison de fournir plus d’efforts et aux patrons un univers propice à la création de la richesse sans heurts récurrents avec les partenaires sociaux.

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